Dans cet article je vais vous parler du distinguo, que je fais, entre « bonheur » et « épanouissement ».

La distinction entre les deux est que, selon moi, l’un émane de l’intérieur, il prend racine au fond de soi, il est proche d’une forme de plénitude…, c’est une « sensation » : celle de se sentir « bien », apaisé(e)… un peu comme « rassasié(e) de l’intérieur », « accompli(e) », « rempli(e) » ou presque.  Plus que cela, c’est à mes yeux un état… un état de… félicité. Ceci est ma conception de l’épanouissement.

Le bonheur, ce sont toutes ces choses « extérieures »,

qui représentent « LA » cerise sur le gâteau, un apport, un plus, un soutien, un cadeau et parfois, une consolation…

J’ai mis des années à appréhender ces notions, à les comprendre, à les intégrer. Après, et je ne le répèterai jamais assez, il ne s’agit là que de mon avis et de ma vision de ces deux termes. Prenez ce qui vous inspire si ça vous inspire et vous parle, et laissez le reste.

Pendant de nombreuses années je me sentais heureuse, j’en avais l’impression,

et bien souvent, j’arrivais à l’être (ou à m’en persuader) mais je n’étais pas épanouie, ni en tant qu’artiste, ni en tant que femme.

Et ça, c’est bien plus tard que j’en ai pris conscience. Dans la douleur.

Pendant des années, j’avais des sources de bonheur extérieures à moi-même qui me permettaient de « tenir » au sein d’un couple dysfonctionnel qui dévorait le peu de confiance que j’avais en moi et qui me maintenait plus ou moins la tête sous l’eau, m’empêchant de me déployer comme j’en avais le besoin au fond de moi. Parmi mes sources de bonheur il y avait mon lieu de vie : un appart’, bien que pas super grand, coquet et confortable, dans un endroit plutôt vivable et verduré ; il y avait l’amour et la compagnie de mon chien (celui que je désirais depuis mon enfance); un job plutôt sympa (chanteuse et prof de chant) dans lequel j’étais quasi autonome, qui ne m’obligeait pas à me lever tôt, à courir après un train ou un métro ou à obéir à un patron, avec des horaires pas trop contraignants qui me laissaient du temps libre (pour déprimer, lol); des vacances plusieurs fois dans l’année; des cadeaux en temps de fête; l’amour de mes proches quoiqu’il arrive; une relation chaleureuse avec mes élèves à qui je donnais cours; la possibilité de me réveiller un peu à l’heure que je voulais; mon cours de yoga près de chez moi; quelques petits achats plaisirs de temps à autres sans trop réfléchir…

Pour autant, je n’étais pas épanouie.

Je vivais péniblement, poussivement, écrasée par le poids d’un mal-être que je ne m’expliquais pas

J’étais comme engluée dans quelque chose, c’est comme si je n’arrivais pas à vivre.

Je culpabilisais de ce que je ressentais, je me disais si souvent en moi-même : « tu as tout pour être heureuse, que veux-tu de plus bon sang ? C’est quoi ton problème ? »… Je ne me comprenais pas moi-même ! Je n’étais pas épanouie dans mon couple même si j’ai mis longtemps à l’identifier et à l’admettre. J’avais une sexualité assez pauvre et me sentais globalement incomprise et mal-aimée. Je me racontais des histoires, je me mentais à moi-même, pour ne pas « craquer »… Mais je sentais que le craquage finirait par arriver. Et que, ce jour là, ce serait un tsunami qui me laisserait dévastée, sur le carreau…

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Je m’étais habituée à ce non-épanouissement,

à coup de poncifs du genre « on ne peut pas tout avoir dans la vie », « il faut savoir se contenter de ce que l’on a ». Je voyais autour de moi pas mal de personnes visiblement aigries ou écrasées par les épreuves de la vie et je pensais que la vie, « c’était ça » : quelques bonheurs par-ci par là, jamais pérennes et une insatisfaction globale apparemment insoluble.

Alors, résignée ou presque, je me contentais du « minimum »,

me disant que d’autres dans ce monde n’avaient pas ce que j’avais. « Il » (mon ex conjoint pervers narcissique) me le rappelait souvent lorsque j’osais exprimer ma lassitude… Flash back : « Tu te plains de quoi exactement ? De te lever à midi ? Que ce soit moi qui fasse bouillir la marmite ?  D’avoir le temps de regarder les feuilles tomber des arbres en sirotant un thé vert à la menthe pendant que moi je bosse ? » dans ces moments là je me disais… : « merde, il a raison, tu devrais avoir honte et savoir apprécier ce qu’il te donne et la chouette vie que tu as ».

Alors j’essayais à nouveau.

J’essayais d’occulter ce mal déclaré illégitime.

J’essayais, mais je n’y arrivais pas.

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Et puis un jour, le jour où j’ai fait exploser cette vie,

le jour où j’ai perdu ce confort, où j’ai quitté cet appartement, décidé de me passer de « l’amour » de cet homme, de sa présence; où j’ai renoncé à ma petite aisance financière, à ma « petite vie » ; le jour où j’ai fermé mon association, quitté mes élèves, cessé d’enseigner, de travailler, de chanter; où j’ai perdu mon statut d’intermittent du spectacle, où je me suis retrouvée dans le rouge à la banque,…. puis … le jour où mon chien d’amour est mort, où je me suis brûlée, où j’ai avorté…. où j’ai perdu tous mes grands-parents…où je suis tombée en burn-out, etc…. alors j’ai compris. J’ai compris quelque chose. Quelque chose de fondamental, de primordial pour moi. Cette chose que justement, je devais comprendre. J’ai compris que mon bonheur reposait sur des « choses » qui pouvaient m’être enlevées, des choses que je pouvais perdre et d’ailleurs, une à une, je les avais perdues…

feminin-sacre-burn-out-light-and-loveJ’avais édifié l’illusion d’un idéal sur des bases friables.

J’avais construit quelque chose qui ressemblait au bonheur mais qui n’était ni épanouissant, ni nourrissant…

J’ai finalement compris que je m’étais inventé quelque chose qui n’existait qu’étrangement; qui me rassurait, qui me consolait, qui me permettait de nier la réalité de ma vie, … quelque chose qui était fondé sur des apparences et surtout (et encore une fois) sur des sources d’amour extérieures à moi-même ….

Et alors que j’avais tout perdu ou presque, que me restait-il ? Rien. Rien sauf… Moi.

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Et c’était bien là le problème. Uniquement moi. Moi et mon territoire intérieur ravagé. Moi et mon féminin ultra blessé. Moi, exsangue. Moi, à vif. Moi, au bord du Vide. Moi, aux portes de l’Enfer. Moi et mes rêves déchus.

Il me restait ma relation avec moi-même et là… ce fut d’abord la douche froide.

Là j’ai fait face à un gouffre. Dont je ne voyais pas le fond.

Faire face à moi-même signifiait être face au vide.

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Tout ça pour ça ! Si on m’enlevait tout, alors je ne pouvais plus être heureuse… ?…Merde…………….. Alors que j’aspirais au bien-être, à me lever le matin en étant enthousiaste, à aimer le coeur léger, j’avais tout cassé et étais tout juste capable de faire le constat et le calcul vertigineux de tout ce que j’avais perdu.

Je ne pouvais plus définir ma vie autrement que par ce que je n’avais plus, par un soi-disant « bonheur passé ».

Pendant des années, l’arbre avait bien caché la forêt: le bonheur, « mon » fameux bonheur avait subtilement compensé mon manque d’épanouissement personnel. Pendant longtemps, cette imposture m’a sauvée, me permettant de survivre en zone erronée jusqu’au jour où elle m’a desservie au point de m’emmener au point de rupture.

Une fois les bonheurs de ma vie ôtés, tombés, les uns après les autres, je me suis retrouvée dans un état de dévastation intérieure que je n’avais jamais connu auparavant.

Je me voyais assise là, seule, épuisée, assoiffée, affamée, sidérée, annihilée, impuissante, au milieu du champ de ruines que mon existence était devenue.

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Je vous raconterai comment j’ai traversé le désert de toutes ces pertes pour enfin, un jour, retrouver un équilibre et connaître un épanouissement véritable :

un épanouissement réel, concret et pas un bonheur illusoire; ressenti et éprouvé au plus profond de mon être, et pas en surface. 

Le bonheur découle sûrement de l’épanouissement, mais l’inverse, non je ne pense pas.

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Je suis aujourd’hui heureuse d’être épanouie. 😉

Et vous ? Qu’en pensez-vous ? Où en êtes-vous dans votre vie ?

 

Tendrement,

Quelque part sur la Terre, à l’automne 2020.

Rébecca from « Light & Love »

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